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Olivia Rodrigo renouvelle le modèle de la pop star Disney

  • Photo du rédacteur: Cloé Garnier
    Cloé Garnier
  • 21 mai 2021
  • 6 min de lecture

Avec la sortie de ses 3 premiers singles afin de promouvoir la sortie de son premier album « Sour » ce vendredi, Olivia Rodrigo redéfinit les codes attribués aux artistes pop ayant débuté sur Disney Channel. Un renouveau qui correspond à l’évolution de notre génération.


Après avoir entamé sa carrière sur Disney Channel avec le programme Bizarrdvark

en 2016, puis avoir été révélée en 2019 dans le rôle de Nini Salazar-Roberts dans la série Disney+ High School Musical: The Musical: The Series, la chanteuse Philipino-Américaine explose les charts depuis la sortie de son premier single Drivers Licence. Depuis, Olivia a hissé ses trois premiers single au sommet de plusieurs classements de streaming, y compris le classement Viral 50 de Spotify, a effectué ses débuts à Saturday Night Live et ses clips cumulent 301M de vues sur Youtube, tout cela en redéfinissant la textbook definition des stars Disney.


Damn Olivia !


Olivia est adorée de la Gen Z sur Tiktok, qui y chante ses louanges tout en analysant

sous toutes les coutures ses inspirations, ses lyrics et ses clips. Pour nous qui avons grandi avec des séries et films tels que Hannah Montana, les Sorciers de Waverly Place et Camp Rock, difficile de ne pas la comparer aux stars Disney qui l’ont précédée telles que Miley Cyrus, Selena Gomez ou bien Demi Lovato. Or on constate immédiatement une différence dans le niveau de liberté accordé à la jeune chanteuse. Aussi, son utilisation de jurons, bien qu’elle soit légère, se révèle être d’une grande importance. Ce détail anodin pour bien des jeunes artistes aujourd’hui, ne passe pas inaperçu aux yeux de celles et ceux qui ont été témoins des critiques qu’avait par exemple subis Selena Gomez en 2011 pour avoir utilisé le mot « damn » dans Hit the Lights. Par la simple utilisation de curse words comme "fuck" ou "damn" dans ses lyrics « ‘cause I still fucking love you » et « what the fuck is up with that? », Rodrigo dénote et prouve que l’ère de la starlette Disney irréprochable pour qui il était interdit d’avoir des chansons « explicites » est finie. La raison de cette évolution est-elle alors due à une évolution des moeurs? En partie oui, comme le montre la sortie fin 2020 de la version explicite de "Potential Breakup Song », le tube de 2007 des anciennes vedettes de Disney Aly & AJ. Cependant, ce changement est aussi dû au fait qu’Olivia ne soit pas signée chez Hollywood Records, et que son contrat soit très différent de celui de ses prédécesseuses, dont le label contrôlait l’image. Bien qu’elle n’en soit pas l’initiatrice, Rodrigo est bien un symbole prouvant qu’il n’est plus d’actualité de demander à des jeunes femmes d’adopter un comportement adapté à un public d’enfants car elles étaient signées chez Disney, sans exprimer la moindre maturité sous peine d’harcèlement ou de slut shaming.


Rebranding the crazy ex-girlfriend


L’une des particularités de la musique d’Olivia Rodrigo est également que bien que le thème principalement exploité ne soit pas groundbreaking -elle parle de chagrin d’amour et de la difficulté de passer à autre chose alors que son ex a déjà un.e nouveau.elle partenaire- la jeune chanteuse l’aborde sous un autre angle. On se souvient toutes de Better Than Revenge de Taylor Swift, qui encore aujourd’hui nous fait avoir une playlist cachée « a little internalized mysoginy is ok ». Le bop culte n’est qu’une exemplification flagrante du recours à la misogynie internalisée par les artistes pop féminines traitant de ce thème. En grandissant, on chantait à plein poumons à quel point on méprisait cette « nouvelle copine », qu’on aimait détester puisqu’elle était tellement moins bien que notre artiste préférée et lui avait volé son copain. Tandis que même à l’apogée de la colère ressentie face à la situation dans laquelle l’a placée son ex, qu’on retrouve dans Good 4 U et Deja Vu, Olivia n’a pas recours aux mêmes stratagèmes, pourtant bien ancrés dans notre éducation. Certain.e.s

pourraient dire qu’avec Deja Vu, la chanteuse joue l’esprit de revanche avec une mentalité de « Je l’ai eu en premier » assez mesquine.

Mais en regardant de plus près, l’utilisation de lyrics tels que « she thinks it’s special » au lieu du classique « she thinks she’s special » de la pop des années 2010, nous montre bien qu’Olivia critique son ex pour avoir donné à une autre fille le sentiment qu’elle était spéciale tout en utilisant les mêmes techniques qu’il avait utilisées avec la chanteuse. Son ex l’a remplacée, et Rodrigo ressent du dépit non pas envers la fille qui la succède mais envers celui qui l’avait fait sentir si spéciale, pour finalement réaliser que leur relation est interchangeable. L’ère de la compétition entre filles pour l’attention des garçons est désormais finie et celle des chansons punk/pop où l’on tient les hommes responsables de leurs actes revient sur le devant de la scène.


Gen Z pop culture



Qu’est-ce qui différencie Olivia des chanteuses pop que l’on écoutait quand on avait dix ans? De toute évidence, le fait qu’Olivia écoutait également ces chanteuses pop quand elle avait dix ans. Née en 2003, elle fait partie de la Gen Z et comme certain.e.s d’entre nous elle ne jure que par Glossier, porte une frange rideau et regarde les rediffusions de Glee. La chanteuse partage les mêmes références que nous, et ça se voit! Dans son dernier single en date, Good 4 U, Rodrigo montre sa polyvalence vocale, oscillant entre le chant et la parole sur des guitares électriques et une ligne de basse, et l’influence d’Hayley Williams dans "Misery Business" de Paramore -le groupe de pop punk clé de nos années Tumblr- est irréfutable. Son nouveau single rappelle l'énergie pop punk du début des années 2000 de nos premiers CD de Paramore ou Avril Lavigne. Dans le clip de la même chanson, divers plans et costumes rappellent le film culte Jennifer’s Body, sorti en 2009, qui a été un gay awakening pour nombre d’entre nous durant notre adolescence. Il va également sans dire que l’une des majeures inspirations de Rodrigo découle du fait qu’elle est une swiftie de longue date. Olivia est une fan de Taylor depuis qu'elle est toute petite, et a souvent discuté de la façon dont les chansons de Taylor ont influencé sa propre musique, influence que l’on avait déjà remarqué de par la similitude entre Drivers Licence et Cruel Summer. Suite à son entrée dans l’industrie musicale au cours de ces derniers mois, Olivia a développé une relation privilégiée avec la chanteuse. Elle a pu bénéficier d’encouragements, de soutien et de petites attentions de la part de son idole, ce sur quoi Rodrigo s’est exprimée en Mars.

"Je me sens vraiment chanceuse d'être une industrie à un si jeune âge où je peux franchir tant de portes qu'elle a ouvertes", avait-elle déclaré. "Je suis vraiment, vraiment chanceuse de l'avoir comme mentor. ».

De par son jeune âge, la chanteuse gagne alors en proximité avec nous, son public. Nous la comprenons, nous nous identifions à elle, partageons la même culture et les mêmes références, plus en tout cas qu’avec d’autres chanteuses de dix ans nos ainées. Mais Olivia Rodrigo bénéficie également de soutien de la part d’une icône instaurée et expérimentée dans le milieu de la pop, chance que n’ont pas eue ses prédécesseuses. Crues, émotionnelles et captivantes au possible, les paroles des chansons d'Olivia Rodrigo et de Taylor Swift ont beaucoup en commun, et la chanteuse de "Drivers Licence" fait déjà face aux mêmes critiques que Swift depuis

le premier jour. Si la jeune chanteuse peut aujourd’hui sortir un clip où elle joue une

fille folle de rage envers son ex dans une pièce où elle y a mis le feu, et que l’on trouve automatiquement les commentaires la traitant d’hystérique et d’ex folle complètement désuets, c’est aussi car Taylor Swift la première a déjà essuyé ces critiques durant une décennie, tout comme Miley Cyrus suite à son affirmation de sa sexualité ou Demi Lovato après s’être confié sur ses problèmes de santé mentale.



La transition d’Olivia Rodrigo, des débuts chez Disney à la royauté de la pop, nous est familière grâce aux Mileys, Selenas et Demis qui l'ont précédée et lui ont ouvert la voie. Mais à l’approche de la sortie de son premier album ce vendredi, Rodrigo est bien en route pour faire son propre chemin dans l’industrie de la musique pop.


 
 
 

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